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Mme Michèle
18 octobre 2012

interview de Togo Igawa

 

Pour interpréter Kakuro, il fallait un homme qui possède un trait essentiel, celui qui le définit : l'élégance. Chez Togo Igawa, cela semble naturel, malgré l'obstacle de la langue. Mais cette performance d'acteur est encore plus impressionante lorsque l'on sait que l'anglo-japonais  a travaillé uniquement... Phonétiquement ! LyD5r7UOB_1210996045

 

Comment définiriez-vous le personnage de Kakuro ?
C’est un homme d’esprit, honnête et ouvert. Quand j’ai obtenu le rôle, ma femme m’a dit qu’il me ressemblait ! Mais je n’ai pas son intelligence. C’est ce qui m’a permis de l’incarner. S’il avait été trop proche de moi, je n’aurais pas pu.

Est-il profondément Japonais ?
On ne peut pas faire abstraction de ses origines et de sa culture, mais son empathie et son honnêteté fondamentales font d’abord de lui un être humain.

Comment expliquez-vous qu’il ne soit véritablement lui-même qu’avec Paloma ou la concierge ?
Ces trois personnages sont des marginaux d’une grande sensibilité. Ce qui les unit, c’est qu’ils ne se conforment pas à l’idée que la société se fait d’eux.

Sur le tournage, avez-vous apporté des éléments pour la décoration de l’appartement de monsieur Ozu ou pour le dîner qu’il prépare à Renée ?
Pour le repas, oui. Quand Mona Achache est allée au Japon, on lui a dit que Kakuro Ozu préparerait plutôt du tempura que du ramen ou des gyôzas, des plats bien trop ordinaires pour le personnage. J’étais résolument contre cette idée. Quand vous vivez à l’étranger depuis plusieurs années, vous avez parfois envie de préparer un plat tout simple, parce que vous ne trouvez pas forcément tout ce dont vous avez besoin. Dans la deuxième version du scénario, le tempura a finalement cédé la place au ramen et gyôza. J’étais ravi que Mona partage mon point de vue !

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Dans le film, Kakuro est habillé de manière très élégante. Avez-vous choisi ses vêtements ?
S’il a cette allure, c’est grâce à Catherine Bouchard, la costumière. Le seul vêtement que j’ai suggéré, c’était le samue des moines japonais, une sorte de kimono court avec un pantalon. Kakuro le porte quand il regarde le film d’Ozu avec Renée.

Votre filmographie est impressionnante. Aviez-vous déjà été dirigé par une si jeune réalisatrice ?
Je pense que les parents apprennent toujours des choses de leurs enfants ! Mona pourrait être ma fille et elle est aussi une réalisatrice de très grand talent. J’ai eu beaucoup de chance d’être choisi pour ce film.

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                                                                        Togo Igawa dans Mémoires d'une Geisha

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                                                                          Togo Igawa dans Ninja

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                                                                          Togo Igawa dans le dernier samouraï



Comment s’est passée votre rencontre ?
Michael Laguens, le directeur de casting, m’a d’abord rencontré sans Mona. J’ai beaucoup apprécié sa prévenance, parce que j’étais très nerveux à l’idée de jouer en français, une langue que je ne maîtrise pas du tout. Il m’a gentiment proposé de refaire ma scène en japonais. Mona est alors arrivée, elle s’est assise devant moi, et l’audition proprement dite a commencé. Dès que je l’ai vue, j’ai été captivé par ses yeux magnifiques. J’ai oublié ma peur et j’ai simplement joué pour eux. C’était une expérience extraordinaire.

Vous ne parlez presque pas français mais vous n’êtes pas doublé dans le film. Comment avez-vous surmonté cette difficulté ?
Grâce à ma coach intraitable, Asako Furukata ! Sans elle, je n’aurais pas réussi.

Saviez-vous qui était Josiane Balasko avant le tournage ?
Je la connaissais de nom, mais je n’avais pas vu ses films. Quand j’ai obtenu le rôle de Kakuro, j’ai acheté plusieurs de ses DVD. J’étais à la fois terrifié par sa forte personnalité et impatient de travailler avec elle. Et je n’ai pas été déçu.

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Travailler avec la jeune Garance a-t-il été facile ?
Le premier jour, elle a tenté, sans succès, de m’aider pour mes répliques en français. J’ai voulu en faire de même pour les siennes en japonais, mais elle ne m’a pas écouté. Je n’en ai presque pas dormi de la nuit ! Et le lendemain, son accent était impeccable et elle m’a complimenté - en anglais ! - sur le mien.

Quel est votre meilleur souvenir du tournage ?
Le sourire de Garance.

Et le pire ?
Avoir mangé des ramens froides cent fois de suite.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué sur la façon de travailler des Français ?
Le fait de pouvoir déguster chaque jour un repas complet avec du bon vin, servi sur une jolie nappe, sans même faire la queue ! Sur les tournages anglais on sert toujours du chili con carne ou des spaghettis qui ont dépassé depuis bien longtemps le stade du al dente, accompagnés de légumes trop cuits. Dès que le cuisinier a rempli votre assiette, il aboie : « Au suivant ! » Si nous avions des repas comme les vôtres en Grande-Bretagne, on n’appellerait pas ça une cantine... La semaine de cinq jours était également un facteur non négligeable pour un vieillard comme moi !


source : http://www.cinemotions.com/interview/66551

Entretien avec Togo Igawa
Extrait tiré du dossier de presse
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Mme Michèle
  • Ce blog a pour thème le film "le hérisson", réalisé par Mona Achache et adapté d'un roman de Muriel Barbery, "l'élégance du hérisson". Une histoire magnifique où se mêlent philosophie, littérature, arts et poésie.
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