Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mme Michèle
22 octobre 2012

Une adaptation plus ou moins fidèle : comparaison

Voici quelques passages du livre qui ont été adaptés dans le film. Malgré certaines différences dans le déroulement de l'action, on constate que la réalisatrice préserve les émotions qui en constituent le fondement : l'amusement, la joie, la tristesse, l'amitié...

Extrait 1 :

Dans le livre, la scène où Kakuro vient demander à Mme Michèle de dîner avec lui dure plusieurs chapitres : lors de la crise de larmes de celle-ci, nous apprenons tout son passé, et la raison pour laquelle elle a décidé de cacher son intelligence. Un traumatisme dû à une grande soeur dont la beauté lui avait permis une ascencion sociale, mais finalement abandonnée et revenue mourir chez elle, dans la boue et la pauvreté... Cependant, ce trait n'est pas essentiel pour comprendre la concierge. Mona Achache prend le parti de la sobriété : pas de flash-back, mme Michèle ne raconte pas son passé à travers ses larmes. Son émotion et son silence nous touchent d'autant plus et nous rendent la scène encore plus forte. Un extrait assez fidèle, donc.

 

 

 « Je pleure à grosses, chaudes, longues et bonnes larmes convulsives, confuse mais incompréhensiblement heureuse de la transfiguration du regard triste et sévère de Paloma en puits de chaleur où je réchauffe mes sanglots.

- Mon Dieu, dis-je en me calmant un peu, mon Dieu, Paloma, me voici bien stupide !

- Madame Michel, me répond-elle, vous me redonnez de l'espoir.

- De l'espoir ? Dis-je en reniflant pathétiquement.

- Oui, dit-elle, il semble qu'il soit possible de changer de destin.

Et nous restons là de longues minutes à nous tenir la main, sans rien dire. Je suis devenue l'amie d'une belle âme de douze ans envers laquelle j'éprouve un sentiment de grande gratitude et l'incongruité de cet attachement dissymétrique de l'âge, de conditions et de circonstances ne parvient pas à entacher mon émotion. » 

 

Extrait 2 :

Le passage où Paloma joue avec Yoko Ozu, petite fille de Kakuro, en anticipant son avenir, a été assez reproché à la réalisatrice. Et pour cause : dans le livre, c'est une de ses camarades de classe dont elle voit la vie toute tracée, tandis qu'elle n'arrive pas à lire celle de la petite fille sur son front, ce qui lui redonne un peu d'espoir.

 

 "En la regardant, je me suis demandée : "Est-ce qu'elle aussi, elle va devenir comme les autres ?"

J'ai tenté de l'imaginer avec dix ans de plus, blasée, en bottes montantes avec une cigarette au bec, et encore dix ans plus tard dans un intérieur aseptisé à attendre le retour de ses enfants en jouant à la bonne mère et épouse japonaise. Mais ça ne marchait pas.

Alors j'ai ressenti un grand sentiment de bonheur. C'est la première fois de ma vie que je rencontre quelqu'un dont le destin ne m'est pas prévisible, quelqu'un pour qui les chemins de la vie restent ouverts, un quelqu'un plein de fraîcheur et de possibles. Je me suis dit : "Oh, oui, Yoko, j'ai envie de la voir grandir" et je savais que ce n'était pas une illusion liée à la jeunesse parce que aucun des enfants des amis de mes parents ne m'a fait cette impression-là."

Publicité
Publicité
Commentaires
Mme Michèle
  • Ce blog a pour thème le film "le hérisson", réalisé par Mona Achache et adapté d'un roman de Muriel Barbery, "l'élégance du hérisson". Une histoire magnifique où se mêlent philosophie, littérature, arts et poésie.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité